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L'éolien en question, c'est ce mardi 27/09 à Is-en-Bassigny !

MARDI 27 SEPTEMBRE - Salle des fêtes d'Is en Bassigny (sud Haute-Marne), 20h

 

L'éolien en question

 

Intervenant : Yves Royer, auteur de "Eole du souffle dans nos campagnes"

 

(et si vous êtes disponible avant, Yves propose "Un temps au pied d'une éolienne" :

 

RDV à 18h au pied d'une des éoliennes du parc d'Is en Bassigny, ci-dessous

 

 

Pourquoi une telle hostilité envers l'éolien dans notre département, la Haute-Marne ? C'est une vraie question que l'on se pose au CEDRA, en ayant toutes et tous des éléments de réponse différents. Chaque semaine, des articles pleuvent dans la presse locale avec l'annonce d'un projet d'un parc éolien qui se solde la plupart du temps par la constitution immédiate de comités de villageois ou d'associations opposés au projet (exemple récent à Voisey, lire l'article du 12/09/2022 du JHM). A  l'échelle nationale, les éoliennes sont régulièrement accusées de tous les maux, et même de "diviser la France des villes et celles des campagnes" !

Nous savons par ailleurs que parmi les détracteurs au nucléaire et dans nos réseaux il existe aussi des personnes qui ne sont pas franchement convaincues par l'éolien. Pour quelles raisons ces éoliennes font jaillir des réactions aussi épidermiques ? Et entre les arguments invoqués en leur défaveur et les réponses apportées par les défenseurs de l'éolien, comment se faire son avis* ? Sommes-nous condamnés à être favorables ou défavorables ou pouvons-nous mettre un peu d'huile dans nos rouages ?

Ce qui est certain, c'est que les gouvernements successifs ont une grande responsabilité à propos de la vision entretenue autour de l'éolien, à grands renforts de mensonges et d'approximations en tout genre. Pourtant, l'avenir de la politique énergétique atteint un niveau d'incertitude démentiel, miser sur le nucléaire relève de la folie furieuse et il n'a jamais été aussi urgent de bifurquer vers un autre modèle énergétique qu'aujourd'hui ! En plus des risques inhérents au nucléaire, l’indisponibilité du parc s'amplifie (32 réacteurs à l'arrêt sur 56), les prix de l'électricité flambent (et atteignent 900 euros le mégawattheure pour livraison l'an prochain contre 100 euros l'an dernier), les difficultés d'approvisionnement sont des scénarios réels (EDF table sur une production d'électricité l'an prochain de 280 térawattheures alors que la production attendue du parc en temps normal est de 430). Mais malgré cet état catastrophique de la filière, la propagande pro-nucléaire continue d'alimenter l'idée que l'on ne pourrait se passer de l'atome.

S'agissant d'un sujet que l'on sait particulièrement sensible dans notre département et de manière plus générale dans les territoires ruraux, nous avons décidé d'inviter Yves Royer, auteur haut-marnais de "Eole, du souffle dans nos campagnes". Yves est un ingénieur consultant en stratégie énergétique territoriale spécialisé dans la performance énergétique des bâtiments. Il s'est livré à une enquête très fouillée à propos d'une trentaine de ferme éoliennes installées ou en cours d'installation. Dans sa présentation qu'il a intitulée "L'énergie éolienne... mais sans fake news", il ne sera pas tant question des "pour" et des "contre" l'éolien (mais nous pourrons tout à fait en discuter ensuite) que d'une présentation de son ouvrage. Selon lui, cette lecture devrait nous permettre de répondre à Elisabeth Borne "Non Madame, le développement éolien en France n'est pas anarchique comme vous l'avez prétendu le 18 février 2020 devant le Sénat". On tient les paris ?

Pour une première rencontre, nous vous donnons rendez-vous mardi 27 septembre à 20h à la salle des fêtes d'Is-en-Bassigny... où a été implanté le tout premier parc éolien en Haute-Marne !

*Quelques réflexions

 

 

Lorsque les anti-éoliens estiment que les éoliennes gâchent le paysage, les pro-éoliens rétorquent qu'il n'y a rien de pire que les lignes THT et les pylônes électriques qui traversent le pays. Ou encore,on entend souvent que les éoliennes seraient des tueuses d'oiseaux.. mais les chiffres montrent que la mortalité aviaire du à l'éolien, si elle est réelle, est infime en comparaison avec les autres facteurs (en dehors du réchauffement climatique, menace suprême). Les éoliennes, qui tuent entre 214.000 et 368.000 oiseaux par an, seraient responsables de moins de 0.1 % des décès d'oiseaux en Amérique du nord, là où les collisions avec les tours radio et les pylônes électriques sont responsables de 6.8 millions de décès et celles avec les voitures de 80 millions ! Les chats en tuent de 1.4 à 3.7 milliards par an, 10 000 fois plus donc que les éoliennes... Mais on le sait, la bataille des chiffres et des arguments (qui de part et d'autres ne sont pas toujours pertinents ni évocateurs) ne suffiront pas à lever les doutes. Nous savons très bien qu'il ne suffit pas non plus de dire que les nuisances de l'éolien sont sans commune mesure avec celles liées au nucléaire et en particulier, par chez nous, avec ce qui se profile à Bure avec le projet Cigéo. La réalité, c'est que lorsqu'un projet de parc éolien est évoqué dans un conseil municipal, il existe une levée de boucliers immédiate et un collectif d'opposition se constitue dans la foulée. En France, en quelques années, 450 associations ont été créées pour lutter contre l'implantation d'éoliennes en France et sont réunies sous la fédération nationale Vent de Colère (à quand des collectifs anti-Cigéo dans tous les villages haut-marnais ? croisons les doigts !). Si entre énergies renouvelables et nucléaire il faudra faire un choix, il ne faudra pas en revanche reproduire le schéma d'implantation industriel du nucléaire et que ça se fasse sans avoir comme priorité la sobriété et l'efficacité énergétique, sans intelligence.

 

 Par exemple le projet d'un parc photovoltaïque à St Geosmes dans le sud Haute-Marne réunit un certain nombre d'abérations (lire cet article) : comment justifier un projet de parc photovoltaïque au sol intégralement sur une zone ZNIEFF et à même le sol tandis qu'il existe tant de surfaces à utiliser (toitures, parkings, zones commerciales..) ? A croire que parfois, le promoteur et le saboteur sont une seule et même personne... Et quid des populations insuffisamment informées qui sont amenées à participer à des consultations où tout est déjà décidé par avance (on en sait quelque chose avec les consultations à propos de Cigéo !) ?

Allez, mettons les pieds dans le plat, sans œillère !