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Communiqué Stop Cigéo - Comme un début de gueule de bois ?

COMMUNIQUE COORDINATION CIGEO/BURE STOP Mercredi 6 avril 2022 - www.burestop.eu

Les élu-es concerné-es par Cigéo/Bure se réveilleront-ils enfin ?

La Codecom des Portes de Meuse avait déjà exprimé son mécontentement : le projet Cigéo n'avancerait pas assez vite et les élus locaux se sentiraient abandonnés, mal récompensés pour tous leurs efforts et leur "service rendu à la nation". Pour la plupart des élus (Meuse et Haute-Marne confondus), abandonner une partie du territoire aux appétits de la filière électronucléaire, versus déchets, mérite beaucoup de contre-parties... financières principalement. Il en faut toujours plus, les 2X30 millions d'euros annuels et les 150 millions d'euros du Plan de territoire ne suffisent plus. Et ils réalisent un peu mieux ce qu'implique le piège amorcé dans les années 1990 : le "labo" qui devait n'accueillir aucun déchet radioactif pourrait se transformer en un énorme chantier BTP avant un ballet incessant de convois de déchets radioactifs.

Le département de la Meuse s'y met aussi

Le Conseil départemental vient de signer une motion pour interpeller l'Etat et lui rappeler son existence.
Une grande crainte : que ce soient les contribuables qui paient -en partie- le développement des infrastructures préalables à la construction de Cigéo. "Les fonds du GIP sont loin de pouvoir permettre la réalisation de l'aménagement d'infrastructures très lourdes" (Est républicain, 02/04/2022)1
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir tiré la sonnette d'alarme. Les collectifs d'opposants, citoyens et élus locaux opposés à Cigéo ont dès l'origine pointé les lourdes conséquences de l'accueil imprudent du projet de poubelle radioactive géante.
Cigéo commencerait par une soi-disant phase de tests grandeur nature, la phase industrielle pilote, une façon déguisée d'implanter les principales installations de Cigéo sur le territoire, et les aménagements préalables nécessaires tels déviation et renforcement des routes, implantation d'un poste RTE, création de voie ferrée, etc. L'Etat via la préfecture a fait miroiter les avantages - grossiers- de la mutualisation des équipements liés à Cigéo pour la population au travers d'un Plan de développement du territoire dont la 1ère phase est toute entière dédiée à Cigéo. Les départements, piégés, devront d'ailleurs mettre la main à la poche, et c'est bien ce qui les inquiètent. Peur de voir les habitants se révolter ? : "L'acceptation par les élus et les habitants se trouve, à ce jour, ternie par plusieurs facteurs techniques et financiers inhérents à l'avancement du projet."
Par ailleurs, l'utilité publique et l'opération d'intérêt nationale (DUP et OIN), en attente de décrets, sont des dispositifs qui vont restreindre fortement la liberté d'entreprendre et de développer quoi que ce soit sur la zone de 6000 hectares concernée par l'implantation de Cigéo.

Cerise sur le gâteau, nul ne sait si Cigéo sera autorisé un jour et quand

Alors même que le projet de stockage des déchets radioactifs sous Bure fait l'objet de toujours plus de réserves, confirmées par l'ASN, par l'Autorité environnementale et par divers expertises indépendantes, l'Andra prévoit de déposer une demande d'autorisation de création (DAC)
en 2022. Elle promet d'apporter alors toutes les réponses aux immenses incertitudes
2 qui demeurent. Un effet d'annonce pour rassurer une filière industrielle qui prévoit de construire de nouveaux réacteurs alors que nul au monde ne sait que faire de ces déchets mortifères ?

 

Flagrant délit de greenwashing

Le département de la Meuse vient de lancer une grande campagne pour attirer de nouveaux habitants. L'agence "Meuse attractivité" 3 a concocté une offre clé en main "Bienvenue en Meuse" : emploi, loisirs, patrimoine et immobilier. Selon L'Est républicain (04/04/2022)4, " 400 personnes se sont inscrites pour cette immersion." Treize personnes viennent d'inaugurer la formule. Etaient prévus la visite de Verdun et Bar-le-Duc versus commodités et patrimoine, une balade au Vent des Forêts, un tour par une ferme pédagogique, les vignerons des Côtes de Meuse et le producteurs de mirabelle, etc. Il semble bien que la visite du "labo" de Bure et son exposition actuelle sur les abeilles aient été soigneusement évitées. Les participants ont exprimé leur satisfaction : "Venez vivre en Meuse", concluent-ils. Les interviews filmées, sur fonds de caquètements et chant du coq, ne manquent pas de piquant. Une personne qui pourrait quitter Paris est charmée par un cadre de vie plus sain, une autre se sent paisible et joyeuse et se projette dans une vie en Meuse.  QUI va les prévenir de la monstruosité du projet sans équivalent qui se prépare dans ce cadre idyllique ?

Un autre projet est encore possible

L'attractivité et le développement pérennes du territoire ne passent pas par un projet mortifère. Le chantier Cigéo sera un gouffre en matière de consommation de matériaux de construction, d'artificialisation des sols, de pollutions en tout genre. Il aura des impacts irréversibles sur la ressource en eau. Parmi les projets "annexes" à Cigéo, en plus d'une nouvelle gendarmerie aux dimensions importantes à Gondrecourt, un projet de construire des bâtiments à 10 millions d'euros au sein des locaux de l'Andra  pour figer la présence des 80 policiers sur les décennies à venir. Soit 125 000 euros par policier pour ce bâtiment. Avec le projet Cigéo vient la tension permanente sur le territoire, la surveillance et les contrôles intrusifs. Comment peut-on voir cela comme positif pour les habitant.es?
 
La désertification et l'anxiété sont le corollaire de l'installation d'un gigantesque dépôt atomique supposé s’ancrer en Meuse/Haute-Marne.
L'avenir passe par une mutation complète des idées, pour préparer un avenir en adéquation avec les défis environnementaux qui arrivent : moins de gigantisme, plus de sobriété, des projets locaux à taille humaine... Quand les élus locaux vont-il enfin ouvrir les yeux, et arrêter de décider tout et n'importe quoi au nom d'une population en cruel déficit d'information ?
 
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UN NOUVEAU RISQUE REVELE récemment sur un reportage ARTE