123 Procès - JOUR 3

Les prevenu-es sont entré-es sous les acclamations des soutiens.

Après seulement 45 minutes, le procureur avait déjà terminé son réquisitoire. On croyait que le dossier faisait 24 000 pages ? Etait-il donc aussi volumineux que vide ? La grande association de malfaiteurs de Bure était-elle un fantasme ?

Après avoir rebaptisé la Maison de Résistance en « QG infractionnel », le procureur a présenté ses réquisitions. Voici donc ce que requiert le représentant du Ministère Public concernant les malfaiteurs de notre :

- Pour 3 prévenu-es accusé-es de complicité de détention d'engins incendiaires en bande organisée et d'associations de malfaiteurs : 18 mois de prison avec sursis et interdiction de détenir une arme pendant 5 ans.

- Pour 2 prévenu-es accusé-es de détention d'engin incendiaire en bande organisée : 12 mois de prison avec sursis et interdiction de détenir une arme pendant 5 ans.

- Pour un prévenu-e accusé-e de violence sur personne dépositaire de l'autorité publique : 10 mois de prison avec sursis.

- Pour 1 prévenu-e accusé-e de détention d'engins incendiaires en bande organisée : 12 mois de prison ferme justifiés par le procureur par ses antécédents judiciaires

Les avocats se sont succédé. « A qui profite cette enquête ? » s'est interrogé Alexandre Faro. Probablement à l’Andra qui désormais a compilé un tas d’informations sur les opposant-es a qui a eu copie de toutes les pièces de l'instruction.

Pour l’avocat Étienne Ambrosseli, la situation était particulière : « Je ne m'attendais pas à me présenter en robe devant vous mais sur le banc des accusés. Car pour moi ce non lieu pris par Kévin Le Fur est un mystère" qu’il a expliqué par une justice de classe.

Matteo Bonaglia a rappelé que dans cette affaire la procédure a été la peine. Les mis-es en examen ont vécu plusieurs années sous contrôle judiciaire, interdit-es de se voir et d’aller à Bure. « Le mal est fait » a-t-il conclut.

Dehors, en photo les gendarmes avec nous, contre le nucléaire, une résistance populaire ! Dans la salle d’audience, les avocat-es continuaient de plaider la relaxe pour les malfaiteurs le Bure. Dans les toilettes, un gendarme réajustait sa coiffure dans la glace.

L’avocat Florian Regley a commencé par montrer de l’empathie pour le juge, regrettant que le parquet se soit à peine exprimé durant le procès ! Comment le Juge peut prendre une décision en connaissance de cause alors que le Ministère public est absent et désintéressé ? Il a ensuite démonté complètement l’accusation de « bande organisée ». Elle n’est pas caractérisée : il faudrait une structure avec en interne une hiérarchie et des directives. Il n’y a rien de tout ça dans l’opposition à Cigeo.

Il s’interrogeait aussi sur l’accélération soudaine entre la fin de l’instruction et le procès alors qu’elle avait duré 4 ans ! Pourquoi cette précipitation ? Serait-ce un dossier poubelle dont on aurait envie de se débarrasser ?

Côté Place en milieu d’après midi, ce fut le grand pot de depart de David Mazoyer le bientôt ancien directeur de l’Andra en Meuse/Haute Marne. Danses, chants et amuses bouche ! Après avoir sabré le champagne, les témoignages se sont succédé : Hance, l’homme à tout faire de l’Andra mais aussi les opposants ! Bon vent à la Dreal grand-Est, une mutation qui sera utile à Cigéo.. David, toi tu pars mais nous on reste ! Bon c’est vrai qu’on sait ce que l’on perd mais que l’on ne sait pas ce que l’on gagne ... allez, on fera avec.

Les avocat-es ont plaidé pendant 6 heures. Le verdict sera rendu le 21 septembre. Toutes les infos sur les 3 jours et les résumés des audiences sont à retrouver sur le blog noussommestousdesmalfaiteurs ! Le dernier acte, c’est fini