Les collectifs et associations locales poursuivent la campagne visuelle « BONS BAISERS (atomiques ?) de Meuse/Haute-Marne », alertant sur les principaux risques à courir si l'Andra obtient l'« utilité publique » puis l'autorisation de lancer l'enfouissement des déchets nucléaires à Bure. Ils appellent les pouvoirs publics à ne pas céder au passage en force de Cigéo qui se prépare.
Deuxième inquiétude (2/5) : que va devenir notre ressource en eau locale si Cigéo s'implante ?
La préservation, qualitative et quantitative de l'eau, est un des enjeux majeurs de ce siècle. Cigéo mettrait tout le
territoire en péril, durablement, si les rivières devaient être perturbées et l'eau devait subir contamination et raréfaction. Consommation au robinet,
arrosage du jardin, pêche, usage agricole et maraîcher, etc., faudra-t-il changer nos habitudes et notre mode de vie ? La population doit être réellement informée de ce qui se prépare et doit retrouver le droit de participer aux choix qui la concernent en premier lieu,
elle et son territoire de vie.
La nappe phréatique locale en danger
L'Autorité environnementale, dans son avis critique du 13/01/2021 alerte : la vulnérabilité de la nappe phréatique locale (1), du fait de la proximité des installations souterraines est réelle et il faut « réévaluer l'enjeu autour de celle-ci » . Les risques de contamination de la nappe phréatique sont à ce jour sous-évalués par l'Andra, un comble quand celle-ci vise l'obtention de l'utilité publique (DUP) cette année.
Manque d'anticipation des impacts du chantier : pas sérieux
Alors que l'Andra commence à communiquer sur la « phase pilote », première étape du chantier, l'Autorité environnementale déplore de sérieux manques de données pour anticiper les impacts de celui-ci. Il « manquerait des évaluations chiffrées, notamment sur les besoins en eau, les ruissellements, les rejets. C'est une difficulté majeure pour juger des impacts (...). »
Des volumes massifs d'eau (potentiellement contaminée) remontés des descenderies seraient stockés dans des bassins puis rejetés dans les cours d'eau locaux (Orge, Bureau, Ormançon, Saulx...).
D'autre part, la forte consommation en eau du chantier aura une incidence sur la ressource locale et sa distribution. Mais là encore, il manque des données claires.
Contamination radioactive inéluctable : le droit de savoir
A la fermeture de Cigéo, impossible d'assurer qu'aucune radioactivité n'en sortira... L' Autorité environnementale a relevé que le public doit en être informé et recommande de compléter l'étude d'impact (...) afin d'informer complètement le public sur le risque de transfert des radionucléides dans la couche du Callovo-Oxfordien. Mais à qui revient le droit de décider de tels risques à prendre -ou pas- pour nous et les générations futures ?
(1) Le BRGM la classe comme une ressource à protéger dite « d'ultime recours », stratégique pour l'alimentation en eau potable