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Les brèves de Cigéo/Bure and co - août 2020

Les petites infos autour de Cigéo

Panique à Bure : une bande dessinée à destination des collèges et lycées !

L’Andra invite les enseignants et leurs élèves à visiter les installations, notamment l’espace technologique, en prenant en charge le transport, dit promouvoir une culture scientifique et technique de qualité, notamment auprès des jeunes générations alors que le projet Cigéo risque de compromettre leur vie pour l’éternité.

 

Il s’agit de créer une bande dessinée  et de la distribuer gratuitement  aux élèves des collèges et lycées pour présenter  :

-             Le monde du nucléaire et ses dangers

-             Les risques du projet Cigéo à Bure sur l’environnement et notamment sur l’eau.  

 

Cette Bd se positionnera, entre autres, comme une sorte de " droit de réponse" à cet afflux d’informations à sens unique !

Le budget de la création, de la réalisation et de l'impression est en partie acquis. Par contre, il serait intéressant de faire 5000 tirages supplémentaires. Il reste à trouver le financement de la distribution des exemplaires dans les établissements des deux départements de Meuse et Haute Marne.

 

Pour faire un don : https://www.helloasso.com/associations/eodra/collectes/panique-a-bure

Fin de la controverse technique ?! Certainement pas

France Nature Environnement a demandé début août à la Ministre de la Transition Écologique Barbara Pompili de refuser que l'Andra dépose la demande d'utilité publique du projet Cigéo ! Pour FNE, un abandon clair doit être prononcé. En effet, une nouvelle étude interne à FNE renforce les doutes concernant la géologie du site choisi. En résumé, la couche d'argile censée contenir la radioactivité ne serait ni assez homogène, ni assez épaisse ! Cette inquiétude rejoint les nombreuses interrogations qui subsistent malgré un projet à l'étude depuis deux décennies. Mais ce projet au rabais pourrait pourtant être déclaré d'utilité publique dans l'année ...

 

À travers une représentation du callovo-oxfordien, la formation dans laquelle pourrait être implanté Cigéo, FNE avait remis en exergue le fait que le sous-sol de Bure n'était pas si imperméable et la couche finalement pas homogène et suffisamment épaisse. L'Andra a répondu que les éléments sur lesquels s'appuie FNE (inclinaison des couches géologiques et variabilité minéralogique) sont connus et ne remettent pas en cause le stockage.

Selon ces articles publiés dans l'Est Républicain des 6 et 12 août 2020, la communication de l'Andra pourrait marquer la fin de la controverse technique. Il n'en est rien !

 

Si ces éléments sont connus, il n'en reste pas moins qu'au fil des années de recherche on s'éloigne du coffre-fort géologique que l'Andra vantait avant de ne plus utiliser cette image. Et si l'on s'en tient à un prisme purement géologique : plus l'Andra approfondit ses connaissances sur la formation géologique de Bure, moins le site semble répondre aux règles de sûreté qu'elle avait énoncées !

 

Lire : "Enfouissement de déchets radioactifs : un schéma qui remet en cause le projet Cigéo", Médiapart - 4/08/2020

L'arrivée de Bérangère ABBA au Ministère de la Transition Écologique en tant que secrétaire d'État à la biodiversité

VHM - 31/07/2020

 

Voilà qui a largement été commenté cet été, notamment parce que la toute nouvelle secrétaire d'État à la biodiversité a souvent été accusée de revenir sur ses positions une fois élue : Cigéo, Ceta,  glyphosate..

 

Bérangère ABBA regrette ces attaques, expliquant dès qu'elle le peut que ses convictions n'ont pas changé contrairement à ses façons de militer : aujourd'hui, elle dit préférer avancer en mettant tout le monde autour de la table pour mettre en débat les sujets brûlants. Il est vrai que Bérangère ABBA, haut-marnaise de naissance et députée de Haute-Marne s'est détournée du CEDRA pour l'ANDRA, position que nous ne pouvons pas comprendre puisque le dialogue qu'elle défend est illusoire au sein de l'agence.

 

 

Début août, c'est à la secrétaire d'État à la Biodiversité que nous avons écrit, au sujet du projet UNITECH qui est en totale opposition avec ce qu'elle va être amenée à défendre au Ministère. Nous affirmons que les nuisances environnementales et sanitaires des activités de blanchisserie nucléaire et de décontamination sont sous-estimées et largement amplifiées par le choix, en contradiction complète avec la préservation des milieux, du site de la Joinchère. Nous relevons trois incohérences majeures qui doivent être de nature à interdire la mise en service des activités d’Unitech.

 

Nous avons envoyé un courrier similaire à Barbara POMPILI. Rappelons que en 2016, Bérangère ABBA interpellait Barbara POMPILI, alors secrétaire d’Etat à la biodiversité, sur le projet Cigéo. Aujourd'hui nous faisons de même : n'oubliez pas Bure, et n'oubliez pas non plus d'Unitech !

 

On attend des retours. Parce que si un projet s’insère aussi mal dans son environnement, c’est qu’il n’a rien à y faire. S’il y a des atteintes à la faune, à la flore, et à la santé publique qui sont évitables, il faut aller dans ce sens. Tant que Unitech n’est pas construit et n’est pas mis en service, il est possible de faire quelques pas en arrière. Les impacts eux, seraient irréversibles.

 

 

L'affranchi de Chaumont - 31/07/2020

 

Son passage au Lac du Der le 3 août 2020, son premier déplacement en tant que secrétaire d'État, a également été remarqué.

 

Elle y avait été accueillie par des opposants à Unitech et des maires qui lui ont  remis un dossier récapitulant les tares juridiques et scientifiques du projet.

 

Néanmoins, cet article nous laisse aller à l'amertume : d'après Bérangère Abba « les élus locaux doivent prendre leurs responsabilités et prendre des délibérations qui vont dans le sens du projet ou non ». 57 communes se sont positionnées contre le projet et 37 ont pris une délibération contre le projet. Et pourtant il est autorisé. On fait quoi ?

 

JHM - 4/08/2020

⚠️ REPORT DE LA MARCHE GOURMANDE DU 13/09/2020

La Marche Gourmande des Vigilants contre la nucléarisation du territoire qui était prévue le dimanche 13 septembre à Thonnances-les-Moulins est annulée pour raisons sanitaires ... du mois pour le moment ! Car il ne s'agit que d'un report, probablement pour une édition printanière 🙂

 

Les petites infos autour d'Unitech

#TouchePasÀMonLac

Cobalt 60, Césium 137, Uranium 238, Plutonium 244. Chlorures, sulfures, phosphores.
Autant de rejets de radionucléides et d'éléments chimiques qui ne devraient jamais se retrouver dans la Marne et dans le Der qui la régule.

 

Pourtant, ce serait inévitable si Unitech se concrétisait : nature des rejets, faible débit de la rivière, risque accru de sédimentation, prolifération d'algues et de cyanobactéries : tous les ingrédients sont réunis pour engendrer une pollution considérable de la Marne, du Lac et de la Seine.

 

Les données d'Unitech manquent de fiabilité et les réponses apportées aux inquiétudes émises par l'Autorité Environnementale ou l'ARS sont plus qu'insuffisantes. NOUS N'AVONS PAS CONFIANCE. Vu la manière dont dossier a été mené, NOUS N'AURONS PAS CONFIANCE !

 

Ne pas toucher au Lac du Der, c'est empêcher des impacts environnementaux et sanitaires de la Haute-Marne à la Seine. C'est éviter de retrouver des métaux lourds dans l'air que l'on respire ou sur les légumes de nos jardins. C'est aussi éviter d'altérer l'eau potable, la qualité des rivières ou des eaux de baignade par des détergents et des polluants radioactifs.

 

À signer et à diffuser largement, de la Haute-Marne à Paris : https://touche-pas-a-mon-lac.wesign.it/fr

Un été rude pour la Marne

Depuis le 23 juillet, la Haute-Marne est en alerte sécheresse. Comme l'été dernier. Comme probablement l'été prochain. Et l'été d'après. Le stress hydrique risque de s'intensifier.

Le 11 août, nous sommes passés en alerte renforcée. (article JHM du  11/08/2020).


"La situation hydrologique ne cesse de se dégrader". Ce n'est pas nous qui le disons, c'est la préfète de la Haute-Marne. La même qui autorise UNITECH :
- qui a besoin de prélever beaucoup d'eau !
- qui a besoin de beaucoup d'eau pour y rejeter ses eaux usées !
- dont le pic d'activité serait en été !
- qui serait interdit de fonctionner durant les sécheresses (
en cas d'arrêté de restriction d'eau, la loi prévoit d'arrêter les installations consommatrices d'eau et polluantes, ce qui s'appliquerait à Unitech - dixit la préfète) !

 

Conclusion : avec UNITECH, vive le NETTOYAGE À SEC !

 

Unitech en débat à la rentrée de septembre au Conseil Départemental ?

On attend de voir !

 

Nicolas Lacroix, le président du Conseil Départemental de Haute-Marne avait rencontré sur la route du Canal des opposant-es à Unitech fin juillet. Il leur avait dit que le conseil départemental n’avait jamais été consulté sur Unitech, qu’il était « personnellement très inquiet » et avait promis de mettre en débat le sujet à la rentrée.

 

Version optimiste : toutes les forces sont bonnes à prendre, il est toujours possible de revenir en arrière, même pour les autorités du département qui jusqu’à aujourd’hui sont restées bien silencieuses !

 

Version pessimiste : un peu facile de mettre en débat... quand un projet est autorisé ! Et on n’oublie pas ses propos sur les militant-es de Bure qui salissent l’image de la Haute-Marne, alors que nous cherchons à éviter justement des projets nucléaires à la fois dévastateurs pour l’environnement et répulsifs en terme d’attractivité ! Il y a bien longtemps que le conseil départemental est quant à lui plutôt acteur de la nucléarisation de la Haute-Marne, dans la continuité de l'ère Bruno Sido.

 

Conclusion, on demande à voir ! Et septembre, c'est bientôt ! (JHM - 24/07/2020 et L'Union - 28/07/2020)

 

 

Nous ne laisserons pas construire UNITECH !

Un petit flashback pour finir : samedi 18 juillet, deux jours après avoir appris que le référé-suspension introduit par l'Eodra, Greenpeace, Nature Haute-Marne, le Réseau sortir du nucléaire et deux conseillers municipaux de Joinville était rejeté, nous nous étions rassemblés sur le site de la Joinchère.

 

Si vous n'étiez pas là, voilà ce qu’il faut retenir :
👉 La bataille ne fait que commencer
👉 Nous démolirons s’ils construisent

 

Ce fut un véritable succès. Cette petite défaite ne dissout en rien la détermination... La mobilisation a reflété la diversité des acteurs de la lutte et le fait que nous serons sur tous les fronts.

Voilà une consultation publique qui a laissé un goût plus qu’amer à la plupart des personnes qui ont déposé un avis ! 87% des contributions étaient défavorables sur 712, n’oublions jamais de le rappeler ! Beaucoup sont vaccinés après cette mauvaise farce !

 

Depuis, le Collectif contre Unitech fignole son recours contre l'autorisation et prépare la rentrée !

 

On note la date

SAVE THE DATE : Piscine nucléaire géante ? Ni à Belleville, ni à la Hague, ni ailleurs !

25 - 27 septembre à Saint Amand en Puisaye : on célébrera l'abandon du projet de piscine d'entreposage à Belleville et on parlera de la suite de la lutte contre ce projet désormais destiné à la Hague ! 🥳

 

👉 Tout au long du week-end, conférences / débats pour s'informer sur les rejets dans l'environnement de l'industrie nucléaire en Loire et Vienne et à la Hague, les combustibles nucléaires usés et les failles de la filière, ou encore des projections : "Le dossier Plogoff", "Condamnés à réussir", "Un héritage empoisonné"

 

👉 La matinée du dimanche sera consacrée aux luttes du grand-est, un état des lieux de la nucléarisation dans cette région, du projet CIGÉO, de la laverie nucléaire UNITECH etc.

 

On terminera par une assemblée pour réfléchir aux stratégies à développer ensemble !

Ça ne nous a pas échappé

C'est ça le nucléaire : faire avec les incertitudes et espérer l'oubli

Il n'y a rien de sûr ou de maîtrisé là-dedans.

 

Les déchets radioactifs dans la mer. Qui s'en rappelle ? Pas grand-monde. Pourtant l'interdiction date de 1993 et déjà ils sombrent dans l'oubli. Qui connaît leur état d'altération, l'étendue de leur corrosion ? Pas grand-monde non plus. En 1962, le Professeur Fontaine, directeur de l'institut océanographique s'en inquiétait : "nous ne savons quelle sera la durée de ces contenaires au fond de la mer, nous ne savons pas du tout s'ils résisteront 10 ans ou un siècle." Dans ces images d'archives, on entend aussi le fameux Commissariat à l'Énergie Atomique balayer ces craintes alors même qu'ils n'ont aucun recul sur le vieillissement en mer de ces déchets !

 

C'est ça le nucléaire : faire avec les incertitudes. Et espérer que les gens oublient. Pour les déchets nucléaires dans la mer, il n'est pourtant question que de quelques dizaines d'années...

 

Lire : "Quand l'humanité noyait ses déchets nucléaires au fond de l'océan", Novethic - 17/08/2020

Un événement révélateur du mépris des sous-traitants du nucléaire

Une fuite d'hydrazine dans la salle des machines du réacteur n° 1 de la centrale de Cattenom. Le directeur de la centrale demande à Samsic, sous-traitant spécialiste du nettoyage industriel d'intervenir, mais sans préciser la quantité de liquide à nettoyer, ni se soucier de savoir si les employés ont le matériel adéquat. Résultat, le prestataire n'a pas effectué les actions appropriées.

 

Les trois salariés qui ont effectué le pompage de la fuite ont été virés pour faute grave. Ce sont donc les sous-traitants, parfois mal-informés, parfois mal-formés et qui sont mis en danger qui doivent en payer les conséquences ?!

 

Comme le dit le directeur de l'antenne régionale de l'ASN, "ce n'est pas le genre de nettoyage qu'on effectue avec une serpillière". Stop à la banalisation du travail dans le nucléaire, de toutes les tâches qui sont réalisées dans l'enceinte d'un site nucléaire. Non il ne s'agit pas d'un milieu comme les autres !