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L'actualité Cigéo/Bure - février 2020

La fin d'un cycle.. et le début d'un autre ?

Dans la revue du Réseau sortir du nucléaire, un article sur notre cycle de conférences grand-est qui s'est achevé à la fin d'année 2019 ! La fin d'un voyage, mais le début de bien d'autres.. car oui, nous allons bientôt vous proposer d'autres rendez-vous
En attendant, retrouvez la chaîne youtube du cycle pour revisionner les sujets autour du projet Cigéo et du nucléaire qui vous bottent !

Et la palme de l'arrogance revient à la CNE !

Nous avions déjà réagi par voie de communiqué à la présentation de la CNE de son rapport n° 13, estimant qu'elle gommait tout ce qui fâchait tout en recommandant de la bienveillance envers l'Andra ! Lorsque nous avons lu le titre de l'article de l'Est Républicain "Cigéo : le feu vert des scientifiques", nous étions abasourdis, car il reflétait plus l’arrogance de la CNE que la réalité de Cigéo...

Quelle confiance accorder en des « scientifiques » qui avouent regretter la lenteur des procédures administratives de Cigéo alors même qu’ils ne sont pas capables de répondre à nos questions quand on soulève l’importance des risques :
- l’inflammabilité des déchets bitumés ? la CNE répond que « tout sera résolu en temps et en heure... » alors que même l’IRSN et l’ASN considèrent que les inquiétudes sont loin d’être levées et préconisaient de ne pas les enfouir !
- les craintes relatives aux explosions dû à l’hydrogène ? « Le risque 0 n’existe pas »... no comment !
- le financement de Cigéo ? « Pas de difficulté particulière » selon la CNE, tout en apprenant PAR LA SALLE qu’actuellement les provisions ne s’élèvent qu’à 7 milliards... et que la Cour des comptes estime l’ensemble du projet à 42 milliards !

Et ainsi de suite ! Scientifiques de pacotille qui ne sont là que pour brosser l’Andra dans le sens du poil et satisfaire les producteurs de déchets. Certes nous avions droit à un encart dans  l'Est Républicain, mais il était regrettable que nos éléments de réponse et interventions n’apparaissent pas dans celui ci !

L'article de la Voix de la Haute-Marne était plus nuancé.

Une maladresse rédactionnelle bien ennuyante

Nous réagissons à cet article du JHM du jour sur l'inspection de la compagnie de gendarmerie de Saint-Dizier. Est dressé le bilan d'activité de la compagnie. Pas de problème, jusqu'à ce que le journaliste énumère en quoi "l'année des militaires a été chargée" : "les vols de fret à répétition à Perthes, les problèmes liés au nucléaire avec le projet d'enfouissement des déchets à Bure et le projet de blanchisserie à Suzannecourt, puis les résidus du mouvement des Gilets jaunes".

 

Nous sommes particulièrement surpris des choix d'écriture de Monsieur Rattier, qui semble mettre sur le même plan "les vols de fret" et les sujets de Bure et de Suzannecourt. Quelle est la motivation de cet amalgame extrêmement douteux et complètement hors de propos ?

 

Nous nous demandons également en quoi "nos sujets" pour ne parler que d'eux (car nos propos s'appliquent également aux "résidus du mouvement des Gilets jaunes") ont donné du boulot durant 2019 aux gendarmes du nord haut-marnais ? Peut-être les rondes de gendarmes autour de nos conférences d'information à Saint-Dizier ou Joinville ? Peut-être les planques autour de nos réunions internes ? Dur labeur !

Peut-être qu'il ne s'agissait là que d'une maladresse rédactionnelle, mais elle pourrait ne pas être sans conséquence : par exemple, renforcer l'assimilation faite à dessein par les autorités entre "opposant" et "délinquant" dans l'esprit de la population. Les autorités tendent à criminaliser toute résistance à des projets et toute implication dans des mouvements sociaux. Il est bien regrettable de lire dans la presse locale les relents de cette dramatique dérive nationale, d'autant plus que l'article est classé dans la rubrique "Délinquance".

 

 

Les "opposant-es à" ne sont rien d'autre que des habitant-es refusant certains choix qui leur sont imposés alors qu'ils les concernent au premier plan. Et il serait préférable que les médias ne se contentent pas de jouer le rôle du perroquet de la gendarmerie, et n'alimentent pas les conflits. De bons chiffres pour la gendarmerie ?! En tout cas, de très mauvais points pour l'indépendance critique du journaliste...

Une nouvelle piste pour décloisonner la lutte antinucléaire

Il n'y a pas qu'en Meuse et en Haute-Marne que la SAFER est le petit soldat de l'industrie nucléaire en permettant à l'Andra de créer une réserve foncière autour de Bure. Partout en France, EDF prospecte et cherche à accumuler des hectares autour de sites déjà nucléaires (mais pas que) dans la perspective du renouvellement de son parc.

 

Cette première enquête du collectif "Comité Centrales" est l'occasion de rappeler que lutter contre le nucléaire, ce n'est pas "seulement" mettre en avant le risque, l'accident ou les déchets qui s'accumulent, mais aussi en amont contrer la stratégie de EDF d’accaparement des terres .

 

Lire l'article "Des terres, pas du nucléaire"

L'Andra finance la lutte contre la prolifération des chats !

L'Andra finance la lutte contre la prolifération des chats !
(Sisi, ce n'est pas une fake news)

Les sous du nucléaire sont partout par chez nous, on le savait, mais quand même... depuis le temps que l'on dit que l'Andra est une agence en charge de l'acceptabilité sociale de Cigéo.

Retournement de situation ou stratégie bien maîtrisée ?

Le Canard Enchaîné dans cet article du 19 février estime que "Wargon se flagelle en robe de Bure", lorsqu'elle avoue au micro de l'Opinion le 14 février 2020 que "on ne sait pas quoi faire des déchets nucléaires", ajoutant que "Bure est un projet qui pose beaucoup de questions". Il est vrai qu'elle semble se fourvoyer, ses propos raisonnant différemment de ceux  ceux confiés à l'Est Républicain en janvier 2019, selon lesquels "le stockage en couche géologique profonde était la meilleure solution".

 

Que les politiques ne soient pas à l’aise avec Cigéo est une chose, qu’ils y renoncent en est une autre ! On aimerait voir dans les propos d’Emmanuelle Wargon un semblant de doute sur Cigéo au niveau de l’État, mais on se rappelle les propos de Hulot ou Lecornu : en admettant qu’à ce jour « on ne sait pas quoi faire des déchets radioactifs », on laisse entendre qu’on comprend le rejet de la population de l’enfouissement. Mais « Ben oui, ce n’est pas très satisfaisant, mais on n’a pas d’autre choix ! »... Emmanuelle Wargon a signé il y a peu le projet de territoire pour Cigéo. Nous ne voyons guère dans ses propos qu’elle se flagelle... mais plutôt quelque chose dans la même veine que « Cigéo, la moins pire des solutions » ! A moins que lors de son prochain passage à Bure elle tienne les mêmes à l'Andra ?

De passage à Bure, BFM a rencontré le porte-parole de l'Andra, le maire de Gondrecourt et le Cedra

Et même BFM présente Cigéo comme le projet le plus controversé du pays ! Même BFM explique que les déchets radioactifs seront « CACHÉS » à 500 mètres sous terre.

 

Dans cette vidéo, le porte-parole du centre Meuse/Haute-Marne ne convainc pas. Le mini-reportage montre que certains élus se frottent les mains ! Le maire de Gondrecourt par exemple a l’hypocrisie de dire « à titre personnel j’ai une opinion sur le sujet, mais en tant qu’élu on se doit d’accompagner le projet » (tiens, on se demande bien quelle est cette opinion) ! À travers les images de son village, on remarque bien sa gloutonnerie, il a bien profité de l’argent du nucléaire : trottoirs flambants neufs (1 160 000 euros), construction d’un parc et d’une médiathèque (740 000 euros), nouvel éclairage public (4200 euros)... Comme le dit la journaliste, « Gondrecourt se refait une beauté grâce à l’argent du GIP » !


De notre côté nous avons rappelé que l’argument des générations futures avancé par l’Andra ne tenait pas puisque au contraire Cigéo condamnait toute perspective d’une meilleure option, la réversibilité et récupérabilité étant des mensonges.

Un reportage en vidéo et en article par Huffpost sur Bure en prévision des municipales 2020

Huffpost vient de réaliser un reportage intitulé "Avant lse municipales 2020, on est allé voir les opposants au nucléaire".

 

Une vidéo pour témoigner, pour rappeler la difficulté de vivre dans un territoire en lutte contre le projet Cigéo depuis 25 ans, avec émotions parfois mais sans perdre de sa détermination et de sa combativité. Pour se demander aussi dans quelle mesure Bure reste un enjeu électoral des municipales, là où de nombreux maires finissent souvent bâillonnés par l'argent des GIP ! Jacques Guillemin, Michel Labat habitants de Mandres-en-Barrois (55), Irène Gunepin, habitante de Naix-aux-Forges (55), Jean-Marc Fleury, habitant de Varney (55) et ancien élu membre de l'Eodra, et Juliette Geoffroy, native de Saint-Dizier (52) et faisant partie du Cedra expriment chacun leur tour un point de vue personnel en relation avec leur histoire de lutte.

 

La vidéo est complétée par un article qui donne quelques éléments d'informations supplémentaires sur le contexte actuel : le dépôt de la demande d'autorisation de création de Cigéo à venir doit sonner comme une alerte. Les années du prochain mandat seront donc décisives. En 2019, 57 communes se sont prononcées contre la blanchisserie et l'unité de décontamination nucléaires d'Unitech ! Et Unitech, c'est bien le prolongement de Cigéo... il est important de le rappeler pour s'attaquer aux racines du problème. En 2020, on veut de la fermeté : oui il est encore temps d'assumer une opposition à Cigéo, oui, il est possible de refuser l'argent de Bure. OUI, on veut de nouveaux élu-es prêt-es à apporter des forces supplémentaires au mouvement anti-Cigéo !