Unitech : retour sur l'avis des commissaires enquêteurs

Oui, l'avis est scandaleux.

Jeudi 30 janvier, nous apprenions l'avis des commissaires enquêteurs sur le projet Unitech (laverie nucléaire et unité de décontamination nucléaire à Suzannecourt), donné dans le cadre de l'enquête publique qui s'était terminée le 20 novembre.
87% de contributions défavorables (chiffre des commissaires !), mais un avis favorable de leur part. Favorable avec 7 réserves. Favorable pour contenter l'industriel et ne pas mettre des bâtons dans les roues à un projet d'État. Des réserves pour rassurer la population. Mi-figue mi-raisin. Irresponsable, car la première partie de la formule l'emportera sur la seconde : pour Unitech et la préfecture, l'avis des commissaire est FAVORABLE. Peut-on attendre un avis subversif de la préfecture ou doit-on craindre un copier-coller ?
Le lendemain, le JHM rappelait les nombreuses réserves (captage d'eau, ressources en eau, rejets atmosphériques, sédimentation, activité de maintenance etc.). Car avec ces réserves, ce n'est pas un blanc seing qui est délivré. Si la commission d'enquête se défend de prendre un avis politique, comment en avoir une autre lecture alors même qu'elle reconnait à son tour le peu de justification environnementale du projet ?

 

 

 

 

Comment inciterons-nous la population à participer des processus après une nouvelle gifle à l'encontre de la démocratie ? Que la population s'exprime ou non, les décisions se prennent sans elle !

Comment gagner un rapport de forces quand on ne combat pas à armes égales ? Nous y réfléchissons déjà, extrêmement motivé-es par l'ampleur du scandale !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Participation du CEDRA à "Dimanche en Politique" sur France 3 Grand-Est : l'importance d'utiliser les municipales pour empêcher Unitech

Le CEDRA fut invité de l'émission "Dimanche en politique", diffusée  ce dimanche 2 février, aux côtés de la LPO Champagne Ardenne, L-214, et Atmo Grand-Est. Le thème du jour portait sur l'interpellation des élu-es à l'heure des municipales sur les questions d'environnement. Ce fut l'occasion pour nous de rappeler l'engagement de notre collectif contre le projet Cigéo à Bure, ainsi que contre la mise en place de toutes les industries en rapport avec le nucléaire appelées par Cigéo. Bien écœurés par la décision des commissaires enquêteurs, nous avons rappelé l'ampleur du travail de dossier réalisé accompagnés de scientifiques, les risques du projet, et la nécessité de s'emparer des municipales pour sensibiliser les élu-es et les candidat-es aux municipales au sujet afin qu'ils prennent les bonnes décisions pour empêcher Unitech.

À revoir (émission "Municipales, tous écolos ?") : ici

 

Communiqué commun du collectif d'associations contre Unitech diffusé aux médias ce mardi 4 février

Enquête publique UNITECH : les associations dénoncent l'avis favorable des commissaires enquêteurs


Les associations sont scandalisées par l'avis favorable donné au projet UNITECH par la commission d’enquête publique.
Sur le principe même de l’enquête publique, censée être un outil donné à la population pour faire entendre sa voix, l’avis favorable de la commission est émis dans le mépris complet de l’expression largement majoritaire de la population. Nous rappelons que, jamais, de mémoire d’enquête publique, les habitants ne s’étaient emparés avec autant de force de ce moyen d’expression, soit en se déplaçant dans les permanences, soit en ligne ou par courrier. Au total, 712 avis dont près de 90% défavorables au projet. A cette participation exceptionnelle, on ajoute des milliers de signatures de pétition recueillies par les associations, l’opposition de 57 communes contre le projet ainsi que les manifestations multiples et de grande ampleur d’habitants.
Et malgré cela, les commissaires enquêteurs émettent un avis favorable allant jusqu’à remettre en cause la qualité des contributions du public. Ceux-ci  laissent entendre qu'un grand nombre de participants ont repris à leur compte les arguments de responsables associatifs ou se sont bornés à des interprétations et des supputations faites à partir d'un dossier en cours d'instruction et non finalisé.
Ils passent par contre sous silence que de nombreux participants sont des scientifiques ou des institutions officielles et que leurs contributions, étayées et argumentées, tiennent compte de la totalité du dossier jusqu'aux derniers avis de l'ARS et des hydrogéologues eux-mêmes réservés.
L’absence totale de prise en compte de l’expression de la population, le mépris pour les contributions scientifiques émanant d’experts reconnus, sont un déni de l’outil démocratique qu’est censée être une enquête publique. Les associations et les habitants dénoncent ce qu’ils pourraient qualifier de mascarade.

Sur le fond du dossier, les commissaires enquêteurs reconnaissent qu'aucune justification environnementale pour le site de Suzannecourt n'est donnée par l'industriel, hormis une proximité géographique commode avec l'ANDRA.
Comme l’avait fait l’ARS, les commissaires se contentent d’émettre des réserves et des « recommandations » de contrôles et de suivi, ainsi que des mesures correctives en cas de pollution avérée. Cela est inacceptable !
Il n’est pas admissible de donner un avis favorable qui n’est rien d’autre qu’un droit de polluer la rivière Marne et les captages des communes situées directement en aval, rien d’autre qu’un droit de rejeter des polluants atmosphériques sur les villages alentour, polluants dont on ne connait pas l’impact sur les végétaux et la terre, comme le « regrette » l’ARS.
La population ne laissera pas s’installer une industrie dont on ne connaît pas avec certitude les enjeux sanitaires.
Elle ne se contentera pas de contrôles et de suivis qui se borneront à faire le constat malheureux de la pollution et à la corriger, on se demande bien comment. UNITECH aurait la solution et a réussi à convaincre les commissaires enquêteurs. Citation extraite de l’avis favorable : « si néanmoins, ce phénomène de sédimentation était avéré, UNITECH Services devra respecter ses engagements et procéder à des travaux d’hydro-pompage ».
Pomper l’eau de la Marne, enlever tous les sédiments, De qui se moque-t-on ? Des Haut-Marnais bien sûr, qui vivent au bord de la Marne, qui en boivent l’eau par les nappes phréatiques, qui ont dit haut et fort qu’ils ne veulent pas de cette laverie, mais qu’on n’écoute pas !

Pour les associations, cette évidence de déni démocratique est un nouveau volet pour porter et démultiplier ce combat plus largement dans le champ médiatique. Il est également certain que tous les arguments de fond non retenus dans ce rapport, écrit explicitement et exagérément sous influence, sont en cours de rassemblement pour préparer les dossiers de recours juridiques à destination de nos avocats spécialisés dans la lutte anti-nucléaire ou environnementale dont Maître Corinne LEPAGE, qui a déjà porté une contribution défavorable à UNITECH sur l’enquête publique, contribution que les commissaires enquêteurs n’ont pas jugé bon de citer.