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L'actualité Cigéo/Bure de la semaine n°4

Les salarié-es de centrales nucléaires en grève

A la centrale nucléaire de Graveline, depuis le 14 janvier, 500 manifestants se relaient 24h/24 sur le piquet de grève. Des actions ont également eu lieu aux entrées des centrales de Paluel et de Penly. Les médias ne se bousculent pas pour évoquer ce foyer de résistance. Un article du Monde publié dans l'édition du 23 janvier présentait ces "grévistes oubliés". Pourtant comme le dit un salarié de la centrale de Graveline, « c’est pas une usine à chocolat. Ici, c’est cinq fois Tchernobyl. Si ça pète, il n’y a plus d’Angleterre » !
Les salarié-es du nucléaire en grève insistent sur leur métier à risque. En cette période de blocages dans plusieurs centrales pour protester contre la réforme des retraites, nous vous invitons à revoir notre conférence du Cycle de Conférences Grand-Est sur les conditions de travail des sous-traitant-es du nucléaire, présentée par Gilles Reynaud de l’association Ma zone contrôlée.

Le nucléaire pourrait financer le développement du nouveau Parc national des forêts entre Haute-Marne et Côte d'Or.

Lors de la venue d'Elisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire à Arc en Barrois durant le premier Atelier des Territoires consacré au Parc national des forêts, Bruno Sido, toujours le mot pour séduire, a glissé que son GIP à lui (comprendre celui qui a du fric !) le GIP Haute-Marne pourrait aider à financer le développement du nouveau Parc national (voir article JHM, 25/01/20). Anne-Cécile Dury, maire du Vals-des-Tilles dans le sud de la Haute-Marne a aussi raconté dans les colonnes de L'affranchi de Chaumont dans l'édition du vendredi 24 janvier les coulisses de ces "trois jours de remue-méninges" entre "la matière grise jeune et en nombre" des bureaux d'étude et "les malheureux ruraux". La déclaration de Bruno Sido a été ressentie comme malvenue par plusieurs personnes présentes dans la salle.
La Haute-Marne risque de subir ses contradictions et un manque de cohérence globale : la plus grosse poubelle nucléaire au monde à côté d’un parc national vanté comme une fierté en matière de gestion des écosystèmes et de protection de la biodiversité ? Une laverie nucléaire à proximité du Lac du Der ? Il ne faut pas s’y tromper... il n'est pas étonnant que certain-es fassent la moue ! Nous le disons depuis longtemps : Il n’est pas possible d’engager un autre développement que le nucléaire à côté du nucléaire. C’est le cœur du mensonge du GIP !

Le nucléaire va financer le tourisme en Haute-Marne

Bruno Sido n'est décidément jamais très loin pour augmenter la perfusion de son département au GIP 52. Vendredi dernier, le GIP Haute-Marne a signé une convention de partenariat avec le Pôle d'équilibre territorial et rural (PETR) du Pays de Langres (voir JHM du 26/01/20). Pour un montant total de 124 000 euros, le GIP va ainsi financer entre autres des travaux autour du Lac de Charmes en vu de la future obtention du label "Handiplages", l'extension du kiosque de La Liez, ou encore la nouvelle aire de jeux de La Vingeanne. 
Là où certain-es verront un potentiel attractif dans ces nouveaux projets pour les touristes, nous ne voyons que du saupoudrage destiné à contenter les élu-es du sud haut-marnais qui se plaignent souvent d'être mis de côté. Et surtout, la toile du du nucléaire qui s'étend, s'étend, s'étend...

Le nucléaire à la rescousse d'une boulangerie à Langres

Une plainte pour nuisances sonores et une boulangerie qui risque de fermer ses portes à Langres. Les travaux d'insonorisation du fournil exigés par le tribunal d'instance en juin 2019 ont un coût. L'astreinte de 100 euros par jour de retard, fixée par la Cour d'appel de Dijon en décembre aussi. C'est un nouveau commerce qui s'éteindra s'il n'y a pas de repreneur.
Alors pourquoi ce qui pourrait être considéré comme un fait divers symptomatique du déclin des petites villes en zone rurale semble suffisamment inédit pour se retrouver dans les pages de Ouest France ou de Sud Ouest ? Car c'est bien vers le GIP 52, financé par les acteurs du nucléaires, que  l'artisan vient de se tourner en dernier recours, au secours de sa facture.

 

Pour qui habite en Meuse ou en Haute-Marne, il n'y a rien de très surprenant : l'argent de Bure est partout, et surtout là où on ne l'attend pas. Mais au-delà, la filière nucléaire qui pourrait sauver une boulangerie est une anecdote digne de se retrouver dans le bêtisier !

Le retour de Nico !

Quand Nicolas Hulot dit ce week-end "comprendre la révolte dans l'Est de la France contre les déchets nucléaires" et "pousse un énorme coup de gueule contre le nucléaire", nous pensons amèrement qu'il a tout de même bien contribué au mythe encore largement alimenté aujourd'hui de "Cigéo, la moins pire des solutions" !
Qu'il soit difficile d'avoir une voix discordante au gouvernement nous l'entendons, mais ce dernier a bien su utiliser la carte Hulot pour rendre servir l'acceptabilité de Cigéo. Peut-être qu'il fait des bonds... nous, il nous fait sortir de nos gonds !