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Colloque sur les déchets nucléaires au Parlement Européen

Le Nucléaire pour lutter contre le changement climatique ?

 

L’ingérable production des déchets nucléaires

Focus sur le stockage en couche géologique profonde

 

Mercredi 5 février 2020, 14h00-18h00, salle ASP5E1, Parlement européen, Bruxelles

Langues: anglais et français

 

Contexte :

Alors que la France, la République Tchèque, la Hongrie et la Pologne ont freiné les négociations sur la neutralité carbone d’ici 2050 en imposant la filière nucléaire sur la table, les États membres ont finalement trouvé un accord sur la « taxonomie verte » le 16 décembre 2019. Pour être éligible, les technologies devront passer un test strict «ne pas nuire significativement », dont l'un des critères est qu'une activité économique ne peut pas être considérée comme durable « lorsque l'élimination à long terme des déchets peut causer des dommages importants et à long terme sur l’environnement ». Qu’en est-il de la gestion des déchets nucléaires ?

L'énergie nucléaire est utilisée depuis plus de 60 ans, mais aucun pays n'a encore trouvé comment gérer de façon sûre les déchets nucléaires. La quantité de déchets nucléaires ne cesse de s'accumuler dans le monde entier. Les pays européens ont produit plusieurs millions de mètres cubes de déchets nucléaires (sans même inclure les déchets d'extraction et de traitement de l'uranium). Si on prend en compte toute la chaine du combustible nucléaire, fin 2016, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne étaient les plus grands producteurs de déchets nucléaires d’Europe.

Les pays nucléarisés font le choix depuis les années 1980 du "stockage géologique", à savoir l'enfouissement définitif à grande profondeur pour les déchets de haute activité, mais aucun site existant ou "laboratoire" à l'étude dans le monde n'a fait ses preuves, loin s'en faut. Les deux seuls stockages souterrains à grande profondeur en fonction se sont retrouvés confrontés à des problèmes insolubles consécutifs à des situations accidentelles (WIPP/États-Unis, ASSE/Allemagne).

En France, le deuxième parc de réacteurs nucléaires dans le monde, l'installation CIGEO (Centre industriel de stockage géologique), situé à Bure, est prévue pour le programme de stockage de déchets radioactifs de haute (et de moyenne) activité. Comme dans d'autres pays, l'opposition, tant de la part des populations que d'experts indépendants ne faiblit pas. Le stockage géologique des déchets nucléaires est vécu comme l'unique solution imposée et non évaluée démocratiquement. Les opposants réclament que toutes les options soient étudiées avant qu’une décision irréversible selon eux ne soit prise.

Ce colloque international organisé au Parlement européen à Bruxelles sera l'opportunité d'exposer le manque de solution pour gérer ces déchets nucléaires et les difficultés liées au concept d'enfouissement géologique.

 

Programme

14h00 : INTRODUCTION :

Les députés européens Michèle Rivasi (FR, Verts), Jutta Paulus (ALL, Verts), Sirpa Pietikainen (FL, PPE), Kathleen Van Brempt (TBC) (BE, S&D)

" La mise en œuvre de la directive sur les déchets radioactifs 2011/70/EURATOM"

par Massimo Garribba, Director of Nuclear Energy, Safety and ITER at European Commission’s Directorate-General for Energy

 

14h30 : II. EXPERIENCES NATIONALES DE STOCKAGE EN COUCHE GÉOLOGIQUE PROFONDE

" France : le projet Cigéo de stockage géologique"

par Bertrand Thuillier, Ingénieur agronome, docteur ès Sciences

" Suède : le blocage actuel du projet de stockage géologique "

par Johan Swahn, NGO MKG

" Belgique : l’absence du programme national de gestion des déchets radioactifs "

 par Jan Vande Putte (TBC), Greenpeace Belgique

 

15h30 : Échanges avec la salle


16h00 - pause-café

 

16h30 : III. LES COÛTS RÉELS DU STOCKAGE GÉOLOGIQUE

"les incapacités financières liées au projet Cigéo"

par Marie Frachisse, juriste au Réseau Sortir du nucléaire et Samuel Delalande, avocat.

"Rapport d’expertise dans le cadre du débat public en France sur la gestion des déchets radioactifs »

par l’auteur du rapport, Emmanuel Didier, sociologue, directeur de recherche au CNRS

 

17h : Échanges avec la salle


17h30 : IV. TÉMOIGNAGES DE TERRAIN PAR DES ONG

 

17h45 : V. CONCLUSIONS

par Michèle Rivasi, députée européenne