Communiqué
9.11.17
OUF ! NICOLAS HULOT N’EST PLUS MUTIQUE ! Mais il est devenu aveugle et sourd …
En Janvier 2016, sur Itélé (ici), Nicolas Hulot déclarait au sujet des déchets nucléaires qu’ « on ne peut pas [les] imposer comme ça, à des populations locales, sous prétexte qu’[elles] sont dans des endroits un peu éloignés (…), sans concertation, sans transparence (…)
Or, qui connaît la génèse du projet Cigéo des années 90 à nos jours, sait également que la population a toujours été la grande oubliée.
Le 9 octobre 2016, Nicolas Hulot se faisait photographier tout sourire à Guichen en Ile et Vilaine, avec le panneau « Cigéo je dis NON ».
Mais ça, c’était avant
Le 16 juillet 2017, Nicolas Hulot déclarait dans un entretien à Ouest France (juste là) « Mon travail est de vérifier que leur stockage se fasse dans des conditions de sécurité absolue. Ensuite, cela doit nous pousser encore plus à réfléchir sur le nucléaire. Ce n’est pas ma conception d’une civilisation d’avoir des déchets que l’on délègue aux générations futures. Je ne veux pas me précipiter. On voudrait me faire prendre toutes les décisions en urgence, ce ne sera pas le cas. Je veux croiser toutes les informations avant de décider. »
Or, le stockage en couche géologique profonde tel qu’il a été conçu par l’Andra ne répond absolument pas à ces exigences ! Et cela fait dix ans qu’à l’appui d’expertises scientifiques indépendantes la société civile le dénonce sans relâche. Cet été, ce sont les gendarmes du nucléaire, l’Autorité de sûreté Nucléaire et l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire qui ont rappelé que Cigéo était une véritable usine à hydrogène avec les risques d’explosions et d’incendies que cela induit en cas de panne de ventilation, la problématique des colis bitumineux extrêmement inflammables, l’incapacité de l’Andra à gérer les situations post-accidentelles … etc.
Fin octobre, nous apprenions par Bertrand Pancher, député du sud de la Meuse notoirement pro-cigéo, que lors d’une rencontre automnale au Ministère de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot aurait dit que « le stockage en profondeur des déchets nucléaires [était] un mal nécessaire » (par ici).
Aujourd’hui, suite à une question posée par Franck Menonville, sénateur se faisant le porte-parole des élus et des collectivités de la Meuse ne voyant évidemment pas les retombées économiques promises dans le cadre de l’accompagnement du laboratoire, Nicolas Hulot eut ces propos indigestes : « pour être sincère avec vous cette solution n’est pas entièrement satisfaisante mais disons que c’est la moins mauvaise, et pour vous dire le fond de ma pensée je pense qu’il n’y a pas de solution miracle a un problème aussi complexe. Mon choix sur la question ce n’est en aucun cas la brutalité, c’est pourquoi la concertation le dialogue est la clef (…) » (à retrouver ici)
Nous sommes abasourdis. Lorsque Nicolas Hulot sort de son mutisme, c’est pour devenir aveugle et sourd à tout un pan de la société : les opposants au projet, qui pour le coup sont brutalisés tous les jours.
Doit-on lui rappeler une nouvelle fois que ne pas entendre les arguments fondés qui réfutent la faisabilité scientifique et technique d’un projet aux impacts irréversibles est BRUTAL ?
Que ne pas voir les multiples revers juridiques et techniques que connaît le projet depuis que la société civile s’en est emparée est BRUTAL ?
Que ne pas entendre nos multiples demandes de rencontre dont la quatrième date d’hier (pour lire ce courrier, c’est par là) est BRUTAL ?
Que déposséder des habitants de leur territoire tout en enracinant un projet néfaste est BRUTAL ?
Qu’assister à la désertification et à la militarisation de son lieu de vie est BRUTAL ?
C’est trop tard pour la concertation : notre morale et notre responsabilité ne sont pas négociables, et nous nous sommes bien trop informés par nos propres moyens pour accepter cette hérésie.
Nous n’accepterons que son abandon !
Nous en sommes à nous demander, si effectivement, il ne vaudrait pas mieux que Nicolas Hulot soit démantelé avant Fessenheim !
Le Canard Enchaîné, 01/11/17.
ET POUR LE LOBBY NUCLEAIRE, C’EST NOEL AVANT L’HEURE ! Gérard Longuet, est désormais Président de l’Office Parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques …
Gérard Longuet, ce sénateur de la Meuse pro-cigéo qu'on ne présente plus mais dont le C.V. vaut le détour (voir par-là),
à qui l'on doit les multiples tentatives de précipitation du processus décisionnel du projet de ces dernières années,
à qui l'on doit très récemment l’escalade dans la stratégie de tension autour de Bure (qu’il observe depuis sa villa de Saint Tropez), l’omniprésence oppressante des gendarmes, la militarisation croissante dans nos villages… !
Son dicton ? Expression -> Répression ! Nous ne sommes pas prêts d’oublier cette photo des munitions retrouvées entre Bure et Saudron au lendemain de la manifestation du 15 août.
Il est ainsi à la tête de l’OPECST dont la composition est elle-même extrêmement douteuse ! On y retrouve entre autres les sympathiques Julien Aubert, Christophe Bouillon, Bruno Sido … l’office qui vient éclairer le Parlement sur les conséquences des choix de caractère scientifique et technologique est infesté de pro-nucléaires confirmés. Son indépendance et sa crédibilité sont plus que remises en question : l’OPECST est au service du nucléaire, c’est tout simplement scandaleux.