Quel développement souhaitons-nous pour la Haute-Marne et la Meuse ? Pour le Collectif des 33 000, aucune ambiguïté : un territoire au service du nucléaire !
Malgré propagande et désinformation à outrance, le collectif des 33 000 ne convainc en rien de l'attractivité générée par Cigéo. C'est en effet en annonçant quelques chiffres pourtant sacrément flous et obscurs que le collectif pense prouver son impact économique. Sauf que les chiffres -peu importe le nombre de 0-, ne résistent pas à la réalité du terrain : il suffit de se promener sur le territoire pour constater que les promesses de développement économique sont restées lettres-mortes, que le service public se meurt, que les écoles ferment, que les panneaux "à vendre" apparaissent... et végètent sur les murs des maisons. Et il n'y a pas que les opposant-es pour le dire ! Doit-on rappeler la création par le maire de Montiers sur Saulx en 2017 d'une association anti Andra, se sentant trahi et impuissant face à la désertification du territoire ? Les élu-es eux-même, sans être pour autant "anti Cigéo" avancent que "l'absence de création d'activité économique conséquente au laboratoire Cigéo en Meuse est constatée partout" (Emilie Cariou, députée du nord meusien devant le Comité de Haut Niveau de Cigéo à Bure en septembre 2018). Le développement, peut-être, mais uniquement pour le secteur du nucléaire et l'allusion au projet avorté de centre de tri de traitement et de conditionnement des déchets radioactifs (projet Bison) à Gudmont en est la preuve. Nous avons déjà évoqué le fait que l'argent du GIP, financé par le nucléaire et censé accompagner le développement économique de nos territoires, retourne très facilement au nucléaire ! Le seul développement promis à nos départements est intrinsèquement lié au nucléaire. Un territoire au service d'une énergie du passé, ça ne fait pas rêver. Le Collectif des 33 000 semble bien parti pour défendre ce type de développement mortifère, au risque d'empoisonner les sous-sols, et d'anéantir toute autre profil de développement concomitant et toute forme de vie désirable en surface. Le nucléaire ne cohabite bien qu'avec le nucléaire.
Les opposant-es à Cigéo et à la nucléarisation du territoire ne sont pas contre le développement économique et la recherche de l'attractivité. Ils sont antinucléaires, et c'est en luttant justement contre l’accaparement de leurs terres à des fins nucléaires qu'ils militent également contre la désertification du territoire. Là encore, nous ne sommes ne sont pas isolé-es dans ce choix : et nous encourageons, par exemple, les nombreuses délibérations actuellement prises dans cette esprit par des communes contre le projet de laverie nucléaire d'Unitech à Suzannecourt ! Au contraire, et c'est un signal fort, le lieu choisi par le collectif des 33 000 pour se présenter à la presse est justement Suzannecourt, ce qui achève de nous convaincre (lire l'article publié dans le JHM le 26/04). Rappelons que le maire de Suzannecourt, Michel Boullée, est justement aussi vice-président du GIP haut-marnais, et cherche à tout prix à ce que la blanchisserie nucléaire s'installe : au point d'omettre intentionnellement de préciser le caractère radioactif de l'installation ou d'empêcher une conférence sur le sujet. L'avenir de notre département est bien confisqué par quelques individus à la botte de l'industrie nucléaire et qui ne représentent qu'eux. Et c'est bien ces individus que le collectif des 33 000 soutient.
Finalement, cette parution du collectif des 33 000 confirme bien que Cigéo est un écueil dans l’attractivité de nos départements… et que le travail commun que nous fournissons contre la poubelle nucléaire et ses satellites gêne profondément non pas le développement de nos départements, mais bien le processus d’enfouissement des déchets nucléaires !